Bulletin des anciennes
Extrait du bulletin n°120 — mai 2022 — Charles de Foucauld, la volonté de Dieu
Extrait du bulletin n°119 — Août 2021 — Le coin des lectrices
Extrait du bulletin n°117 — Janvier 2020 — L’éducation libérale d’après Newman
Théodore Haecker voit en Virgile, le poète de la terre et de la patrie, l’âme la plus riche de l’antiquité, le représentant achevé de « l’homme naturel », lumineuse préparation à l’accueil de l’Évangile. Toute notre histoire littéraire est imprégnée de Virgile et Haecker définissant « l’anima Vergiliana », humble, amicale, combative, réaliste et toujours pleine d’espérance, Haecker donc, énumère : Dante, Fra Angelico, Mozart, Shakespeare, Racine et… Newman. Vous vous demandez peut-être pourquoi ce détour par Virgile quand c’est de Newman que je suis censée vous parler ? Ce n’est pas un dada de professeur de latin, c’est parce que ceci nous introduit réellement dans la thématique de mon propos de ce soir, dans une des idées chères à John Henri Newman, qu’il énonce dès le début de sa carrière de professeur comme « Tutor » à Oriel College où il assurait régulièrement les sermons universitaires, puis comme fondateur de l’Université Catholique de Dublin à la demande de l’épiscopat irlandais.
L’Idée d’Université regroupe un certain nombre de conférences où Newman engage la lutte contre ce qu’il perçoit avec son regard d’aigle comme le grand danger pour l’Église de demain : le libéralisme, synonyme du rejet des certitudes dogmatiques de la révélation Écoutons-le : « Pendant trente, quarante, cinquante ans, j’ai lutté de toutes mes forces contre l’esprit du libéralisme religieux. C’est une erreur qui se répand comme un piège, dans le monde entier […] Le libéralisme en matière de religion est la doctrine selon laquelle il n’existe aucune vérité religieuse positive, et selon laquelle une croyance en vaut une autre […] Elle est incompatible avec toute reconnaissance de n’importe quelle religion comme étant vraie. Elle enseigne que toutes doivent être tolérées, car toutes ne sont qu’une affaire d’opinion. La religion révélée n’est pas une vérité, mais un sentiment ou un goût […] Puisque la religion est alors une chose aussi particulière et une possession aussi privée, nous devons nécessairement l’ignorer dans nos relations humaines… » Extraits de son discours de réception au chapeau de cardinal (1879)
Pour faire face à ce danger, Newman veut préparer une jeunesse catholique solidement charpentée. En effet, le développement des sciences et de l’esprit scientifique, l’éclosion d’un nouvel humanisme audacieux et transgressif lui paraît lourd de menace pour la foi si les catholiques ne sont pas formés solidement et positivement en vue du dialogue avec l’esprit moderne. Newman a compris que l’offensive est si grave que l’attitude défensive de repli dans des citadelles n’est plus possible, et n’est même pas évangélique. Car, que vont devenir les pécheurs ? Il ne veut pas de resserrement de la pensée religieuse. Newman a en horreur la mentalité du catholicisme anglo-irlandais d’alors, encore figée dans l’auto-défense (compréhensible après des siècles d’ostracisme).
Aux consciences catholiques frileusement défiantes et marginalisées, il propose de relever la tête, d’abandonner leurs complexes et d’affirmer haut et fort la parfaite harmonie entre foi et raison, science et foi, nature et grâce. Comme le dira Léon XIII, (celui qui donna son chapeau de cardinal à Newman dès la première année de son pontificat comme pour en marquer la couleur), en ouvrant les archives vaticanes aux chercheurs : « l’Église n’a pas peur de la vérité.»
Newman veut maintenir ouvert le débat avec la pensée philosophique et scientifique de son temps et accueillir le nouvel humanisme dont il faut comprendre et assumer les valeurs qu’il ne peut manquer de contenir, puisque le mal à l’état pur n’existe pas. Or nous sommes les disciples de celui qui a recommandé de ne pas arracher l’ivraie et de ne pas éteindre la mèche qui fume encore. Formé à la discipline des humanités (ce que Newman appelle « l’éducation libérale ») le chrétien contemporain pourra tout ensemble garder intacte et forte sa foi et répondre à ceux qui lui demandent compte de l’Espérance qui est en lui.
Cette attitude d’ouverture confiante au vrai et de disponibilité dans la controverse lui paraît autrement apostolique et efficace que la tendance au « cocooning », à se renfermer dans la défiance et le refus.
À suivre…
Extrait du bulletin n°116 – Mai 2019 – Intra-muros
Samedi 17 novembre : M. Benoît Chareton, père de famille de la région nantaise, a pris au pied de la lettre l’appel contenu dans l’Exhortation du pape François La joie de l’Évangile (24 novembre 2013). Il a donc créé l’association « La joie de l’Évangile » qui propose à des collégiens et des lycéens de devenir missionnaires. Le parcours est constitué d’une dizaine de séances, et il est animé par un adulte bénévole. Les Philosophes répondent avec conviction et enthousiasme à ce projet d’évangélisation au sein de l’école. Elles invitent donc les élèves de Quatrième à profiter de ces rencontres. Celles-ci sont accueillies par leurs aînées pour un repas fraternel qui commence par un court temps de témoignage. Elles se rendent compte alors que l’annonce de la Bonne Nouvelle du Salut est possible, et même simple dans ce contexte. Ensuite vient un temps de prière, suivi d’une vidéo qui reprend l’enseignement du Pape. Et pour terminer, un partage sur ces textes en petits groupes. L’objectif est de les inciter à vivre pleinement dans l’Esprit Saint leur participation à la mission.
Lundi 19 novembre : Dès son retour d’Amérique du Sud, Bertille (3ème) commente avec aisance devant les pensionnaires réunies au réfectoire les photos prises pendant son séjour au Chili. Elle a tout pour devenir un excellent professeur ou une guide-conférencière polyglotte.
Mardi 20 novembre : Les Cinquièmes gagnent en voiture la belle Abbaye Notre-Dame de Langonnet, sise à dix-neuf kilomètres, pour une journée de récollection. Le soir, la veillée du pensionnat bat son plein jusqu’à 21 h.
Mercredi 21 novembre : Le dîner-crêpes des chefs d’équipe au Vieux-Moulin offre une césure bénéfique avant une bonne reprise du rythme de travail à un mois des vacances de Noël.
Lundi 26 novembre : rappel à Dieu de Mère Marie Bénédicte. Elle est née en 1927 et a fait profession dominicaine en 1952. Elle a donné le meilleur d’elle-même aux enfants du Foyer Notre-Dame de Joie de Fescal et de Pontcalec, et aux Mères comme Prieure générale et maîtresse des novices, puis aux élèves de Saint-Pie X. En 1974, elle a été la première supérieure et directrice de votre chère Institution Saint-Thomas, jusqu’à 1980. Vous savez à quel point elle a eu le souci de transmettre la vérité ; « Là est certainement notre vocation dominicaine, écrit l’abbé Berto : mettre la vérité dans les âmes, ou, ce qui revient au même, mettre les âmes dans la vérité. C’est du reste la plus grande charité. » (Lettre du 17 septembre 1941). Elle a su en façonner l’esprit par son exigence de qualité dans tous les domaines. Ses accès d’indignation n’entamaient en rien l’amour qu’elle portait à ses élèves, ils étaient brefs et sans rancune. Le soleil ne se couchait jamais sur sa colère. Et elle savait se les faire pardonner avec simplicité, franchise et humour. Elle est retournée six ans à Saint-Pie X, puis a dirigé l’Institution Sainte-Catherine de Sienne à Nantes, avant de revenir à Notre-Dame de Joie. « Elle savait être ferme et tendre à la fois dans les responsabilités et les apostolats qui lui ont été confiés. (…) Elle vivait avec toute sa foi la Sainte Messe et aimait avec tout son cœur la prière de l’Office divin. » La prière du bréviaire « n’était pas pour elle une simple prière personnelle mais elle comprenait que l’Église priait par elle. C’est-à-dire que si elle ne priait pas son bréviaire c’était un membre de l’Eglise qui ne priait pas. C’était une voix de l’Eglise qui se taisait. C’était l’Église Épouse qui ne parlait plus au Cœur du Christ Époux. Nous la revoyons encore la veille de sa mort présente à l’Office des Complies. » (…) Le matin du 26 novembre, elle est partie en un quart d’heure, « après avoir chanté dans son cœur avec toutes ses sœurs, le Salve Regina et avoir reçu le sacrement de l’onction des malades suivi de la bénédiction apostolique avec l’indulgence plénière. (…) Ce dernier soupir a vraiment été pour son Dieu. (…) Ma lumière et mon salut, c’est le Seigneur (Psaume 26). Oui, voilà le vrai bonheur du Ciel. C’est Dieu lui-même. Il illumine notre vie. Il donne sens à notre vie. Vivre avec Dieu, c’est vivre du Ciel. Etre consacrés à Dieu, c’est déjà être dans le Ciel, car nous sommes spirituellement unis au Christ Époux. Qui a déjà Jésus pour Époux a déjà le Ciel pour demeure. » (Homélie de M. l’abbé Arnauld à la messe de Requiem du 29 novembre).
À suivre…